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ARTICLE / Shakespeare et la nature

Publié le 6 octobre 2020

La nature, reflet de l'âme humaine

La nature et les plantes ne sont pas des sujets anecdotiques chez Shakespeare. Le grand poète a une connaissance empirique et précise des plantes de toutes sortes. Cette connaissance n’est pas étonnante pour l’époque où la plupart des gens savent utiliser les plantes pour la cuisine, les cosmétiques ou la petite médecine. De fait, Shakespeare comme les autres dramaturges de son temps, donnent une place prépondérante à la nature dans ses pièces. Mais Shakespeare est unique dans son rapport à la nature car jamais elle n’a été autant liée à l’âme humaine, là où elle n’est qu’un décor ou un accessoire de plus chez les autres.

William Shakespeare, un enfant de la campagne anglaise

Le jeune William passe ses premières années dans la maison familiale située sur Henley Street, où la présence d’un jardin est attestée. On y trouvait un verger, un potager avec des légumes, des herbes aromatiques (romarin, marjolaine, lavande), des plantes médicinales et cosmétiques, une basse-cour comprenant des cochons et des oies qui étaient libres de se promener dans le verger. William assiste aussi son père dans le traitement des carcasses d’animaux (chèvres, moutons, cerfs, veaux et même parfois chiens) qu’il reçoit pour faire ses gants de cuir.

William passe aussi beaucoup de temps dans la ferme familiale de sa mère Mary, à Wilmcote, qui l’y emmène dès sa naissance pour lui assurer une santé vigoureuse et lui donner toutes les chances de survivre (elle a fait plusieurs fausses couches auparavant). Le jeune William passe donc sa prime enfance à courir dans la nature environnante. Il appréhende, dès lors, les plantes sauvages et le monde agricole. A l’âge de 18 ans, il est apprenti gantier auprès de son père et se marie à Anne Hathaway déjà enceinte de lui. Sa vie semble toute tracée.

La rencontre entre William Shakespeare et Anne Hathaway reste un mystère, peut-être a-t-elle lieu en août 1582. Toujours est-il qu’ils se marient 3 mois plus tard et que 9 mois plus tard naît leur premier enfant, Susanna. Ils emménagent dans la demeure familiale d’Anne qui est une véritable ferme composée de deux bâtiments et de trois grands terrains. On y trouve une basse-cour, des étables, des prairies, une laiterie, des cultures d’avoine et de blé. Il peut y avoir eu aussi des carrés de plantes aromatiques et médicinales.

Stratford-upon-Avon, le repère du célèbre poète

Suite au succès de ses pièces qui lui permettent de monter l’échelle de la société, William Shakespeare achète en 1602 des terres à Stratford. Elles sont composées d’un verger, d’une pâture et d’un champ cultivable. En 1607, le dramaturge donne ces terres à sa fille aînée Susanna à l’occasion de son mariage avec John Hall, un médecin. C’est là que le couple va faire bâtir sa demeure. Hall est dévoué et soigne dans tous les alentours toutes sortes de maladies. Il est très proche de son beau-père qui en apprend beaucoup à son contact sur les plantes médicinales, les poisons et les antidotes. Les drogues prennent une plus grande place dans les œuvres de Shakespeare. Othello, Macbeth et Le roi Lear sont d’ailleurs écrites dans les années suivant le mariage de Susanna.

En 1597, toujours grâce à son nouveau train de vie, Shakespeare achète une maison à Stratford appelée aujourd’hui New Place. C’est là qu’il meurt en 1616. Cette demeure possédait à l’achat 2 jardins, 2 vergers et 2 parcelles de champ. L’organisation de tout cela était typique de l’époque élisabéthaine : la maison de style tudor était assez grande pour abriter la famille toute entière ainsi que tous les domestiques et donnait sur la rue. Une grande entrée permettait d’accéder à la maison et à la cour intérieure où l’on trouvait une pelouse et un jardin. Les vergers et les carrés de plantes aromatiques et médicinales étaient situés derrière la maison. Il est dit que William Shakespeare plante un mûrier dès qu’il achète la maison, son préféré étant le mûrier noir.